Sortilège du vivant. Mouvement d'être. Je te
prononce de haute-voix, dedans, et tu me viens. Sans hâte, tu peins au bord des regards qui écoutent
tes cathédrales de couleurs, ces vitraux en morceaux de ciel j'aime.
Luth de mots, à capella. Par les voix centaures,
des flèches de notes infinitives visent, appellent les éléments.
Jour dans le contre-jour. La nuit coule sur
mon visage une musique. Elle me pleure parfois comme si je n'étais plus, comme si mon nom remontait
à la surface de quatre siècles. Beau voyage déroulé. L'image du miroir rapporte le passé dans
la pierre, pour l'incarner en corps.
Rien n'a plus d'importance que ce contact impalpable
d'écouter. Il noue le toucher au toucher. Nos signaux baroques, lamés usant les yeux de beau,
parfums de peau jouant à relier les âges. Si puissants, lourds d'années et de cris, dansant les
mains sur nous. Je remonte en eux la contredanse d'un temps tournoyant.
Tourbillons de feu dans le corps d'un luth empli
de mots. Courant profond d'une musique scandée de pensées qui voyagent, transitent en nous, quand
le toucher d'être devient aimer.
La nuit, tous les chants sont vies
dans le vent
quand nos bras qui s'ouvrent deviennent les ailes du vivant.
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