O mon cèdre élancé, sous ton feuillage dru,
Sur le dessin noueux sinuant ton écorce,
Sur les volumes enfuis de ton tronc, de ton torse
J'ai pressé le désir de ma main éperdue.
J'ai caressé tes feuilles et ta fleur odorante
Et sous tes frondaisons tout mon coeur animal
A ton contact charnu devenait végétal,
Comme un fruit éclaté trop mûri par l'attente.
Mes bras comme des branches tendues vers la lumière
Mon corps autour du tien, enlacé comme un lierre,
Ton odeur épicée me grisait comme un vin.
Tant d'années d'ignorance et me voilà sauvé,
Nature végétale tu m'avais tant manqué,
J'étais comme un aveugle et me voilà devin.
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