L'oeil
torve mais noir
Et la bave aux commissures
Il regarde sans voir
Les innombrables brisures
De son asile dortoir.
Enfermé,
cellule capitonnée,
Subitement, il hurle, abandonné
Mais le bruit prisonnier rebondit
Dans son cerveau endolori.
Couper
cette camisole
Prendre son envol
Maman ! je suis ton enfant
Et comme en écho, tentatrice,
La mort répond, libératrice.
Elle l'embrasse, le cajole
Et lui, enfin, s'envole.
Dans le
crématorium de l'asile,
Une fille fragile, seule, au ventre gonflé
Essuie d'un geste rapide ses yeux enflés
Il avait
20 ans
Le voyait beau et intelligent,
La cité était son espace,
Et les potes ses impasses.
Elle se
rappelle ce petit matin morne de ... elle ne sait plus, veine
gonflée,
La 3ème de la nuit, produit frelaté
Cerveau éclaté, l'oubli l'avait envahi
Et doucement s'était imposée la folie.
L'Enfant
est né en Décembre,
Presque sans bruit.
La fille dans la chambre
Scrute le petit visage qui luit
Et n'y trouve que l'empreinte de la vie.
Alors, rassurée, elle s'endort et sourit.
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