…dire qu'en été les rues de Paris sont le territoire préféré des promeneurs solitaires. Marcher sans but, au gré de ses pensées, dans les rues désertées que les voitures honnies n'encombrent même plus. Visiter d'un œil neuf les larges avenues, que l'on peut se risquer à traverser le nez en l'air, sans craindre la ruée meurtrière des fous de l'accélérateur. Errer dans les parcs enclos d'immeubles, guettant le banc propice que les quelques promeneurs n'ont pas encore retenu : car les bancs se réservent, d'un coup d'œil interrogateur mais dénué d'animosité, entre gens de ballade.
Et l'on peut alors s'allonger, les chaussures ôtées sous les pieds de métal, le regard vers le ciel au travers des frondaisons, et laisser le temps s'écouler doucement vers la fin de journée qui verra la cité submergée par l'orange marée des lumières du soir. C'est d'ailleurs à cette heure qu'être plusieurs ou seul n'a plus vraiment d'importance, face à l'île sur le pont des arts, sur la margelle au sommet des Buttes ou vers la République. Les compagnons de promenade et les passants anonymes se fondent également dans la douceur de l'air. Le soleil montre tout, le soleil cache tout. L'air chaud de lumière avance doucement dans les avenues noires...
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...et Paris n'est jamais aussi beau qu'à ce moment-là, ou plutôt l'idée de Paris n'est jamais aussi plaisante qu'à ce moment-là."
Ainsi se termine notre émission "Voix de Paris, voix de Titis", sous l'égide la Mairie, que nous remercions ici pour...
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