...pose la question, qui fait le plus d'effort pour la conservation de la nature, les chasseurs ou ces enculés d'écologistes ? ",
"Monsieur, je vous en prie, pas d'injures"
" Parfaitement, enculés, je vous le dis, à venir sans cesse nous foutre des bâtons dans les roues, et c'est la tradition, y'a pas à revenir dessus..."
" Comme vous le voyez, Patrick, ici sur le terrain le débat devient très passionnel, et il faudra faire beaucoup d'efforts pour ne pas céder à la tentation de l'affrontement direct. Jacques Dunond, en directe de la baie de Somme, à vous Paris."
Effectivement, tout le monde va devoir faire beaucoup d'efforts, et pas seulement les chasseurs qui doivent, je vous le disais en ouverture de ce journal, se soumettre à la loi depuis la parution du décret au journal officiel. Rappelons que les dispositions essentielles du texte prévoient l'interdiction de la chasse sur tous le territoire et l'enseignement des principes du respect de la vie animale à l'école.
Le contenu de cet enseignement qui fait par ailleurs l'objet de controverses... (Pop).
Comme le montre
cet extrait du journal télévisé du treize avril
2001, l'interdiction de la chasse soulevait alors de très
vastes polémiques, particulièrement dans les régions
rurales. Les familles souvent partagées en deux clans rivaux
s'affrontaient dans des débats violents, dont la mesquinerie
n'était souvent qu'un masque pour une angoisse existentielle
plus profonde, l'absence d'explication pour ce clivage inné
de notre culture plaçant d'un coté ceux qui ne comprenaient
que l'on puisse seulement avoir envie de chasser et de l'autre ceux
pour qui la petite boule de poils de leur enfance devenait avec
l'âge un gibier à achever d'un coup derrière
la nuque lorsque la volée de plomb ne l'avait pas tout à
fait tué. Bien sûr, les premiers ne pouvaient nier
qu'ils avaient parfois essayé d'exploser un pigeon d'un coup
de pied sournois ou tenté de blesser une hirondelle avec
leur lance-pierre. Bien sûr, les seconds n'avouaient pas qu'ils
préféraient parfois fermer les yeux quand un plus
sauvage qu'eux dépeçait le sanglier.
Cette sauvagerie cachée conduisait les fervents anti-chasse
à des positions souvent extrêmes, parfois déraisonnablement
outrancières. De leur coté, les tenants de la liberté
de la chasse se sentaient en quelque sorte obligés de tenir
le rôle des assoiffés de sang que l'on voulait leur
faire endosser, et se complaisaient donc à revêtir
pour les médias les oripeaux des plus obscurantistes rétrogrades.
Sur fond de clivage politique, la démagogie et la lâcheté
électorale aidant, le conflit avait tout pour devenir explosif.
Cela semblait icroyable, mais les chasseurs pratiquants ne représentaient qu'une très faible partie de la population. Qu'ils puissent influer autant sur les élus démontrait indéniablement le profond enracinement du clientélisme dans les moeurs électorales. Rompant avec cette tradition bien plus obscurantiste que la chasse elle-même, la loi d'interdiction <zap>...
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