Mille
secrets sont tus dans cette jungle humide
Les arbres parlent entre eux et tissent sans arrêt
Une treille de lianes, complot de cabaret
Les fêtes végétales ont en horreur le
vide.
Les
traces odorantes entrecroisent leurs guides
Sous l'abri protecteur des feuillages carrés
Au sol près des racines, sur les lierres en paquet,
Cheminent les colonnes de termites languides.
L'exubérante
sylve croît dans le fol espoir
De ne pas être tuée par le coup de tranchoir
Des routes de goudron et des cages de pierres.
Dans
ce paradis vert, l'homme n'est qu'un mineur
Qui voit dans le bois mort la sylvestre valeur
Et qui troue la forêt de tranchées de lumière.
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