Sonnets contraints - L'Aventure Retour à la page précédente Retour au sommaire de KaFkaïens Magazine
 
 
-- Au Sud --
 

Je partirai marcher dans les pampas humides
Marcher pendant cent jours avant de faire arrêt
Pour une fête louche au fond d'un cabaret
Incantations d'alcool pour conjurer le vide.

Le vent du pôle austral sera l'unique guide
De mon cheminement entre les grands carrés
Des paturâges ouverts bordés par les paquets
De l'océan que voit le guanaco languide.

Parfois au bout des plaines surgira un espoir
De construction humaine, mais comme par un tranchoir
L'illusion découpée sera un tas de pierres.

Mon âme plus noircie que les mains d'un mineur
Délavée par la brume, dépouillée de valeur
Sera marquée d'un sceau donné par la lumière.

 
PmM
 
 
-- Jungle --
 

Mille secrets sont tus dans cette jungle humide
Les arbres parlent entre eux et tissent sans arrêt
Une treille de lianes, complot de cabaret
Les fêtes végétales ont en horreur le vide.

Les traces odorantes entrecroisent leurs guides
Sous l'abri protecteur des feuillages carrés
Au sol près des racines, sur les lierres en paquet,
Cheminent les colonnes de termites languides.

L'exubérante sylve croît dans le fol espoir
De ne pas être tuée par le coup de tranchoir
Des routes de goudron et des cages de pierres.

Dans ce paradis vert, l'homme n'est qu'un mineur
Qui voit dans le bois mort la sylvestre valeur
Et qui troue la forêt de tranchées de lumière.

 
PmM
 

 
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