A l'aube
je partais dans la forêt humide
Mon chien primesautant marquait quelques arrêts
Pour dissiper l'ivresse, blessure de cabaret
Je battais les fourrés, le corps et l'esprit vides.
Dans
le sol détrempé, je poucetais un guide
De mon bâton de marche aux ferrures carrées
Pour ne pas m'égarer, tandis que du paquet
Je tirais le tabac prisé d'un nez languide.
Les
brumes de rosée me redonnait espoir
Mon esprit s'affûtait comme un fil de tranchoir
Qui s'aiguise en crissant au contact de la pierre.
Le
vent entre les arbres sifflait un air mineur
Je suivais du regard quelque oiseau sans valeur
Entre les frondaisons inondées de lumière.
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