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On
voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête,
Butant , et se cognant aux murs comme un poète…
C. B. |
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- I - |
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Un rien
me tue
L'ennui et la débauche
Les minces bras d'une vierge
La mort
Resservez-moi
un vers
Un vers avant la mort
Un vers
avant la mort
Sur la lèvre du condamné
L'amer et enivrant goût du sang
Les pas vers l'échafaud
Un écart infime de la raison
Et puis plus rien au-delà du mur et de cinq fusils
Que l'odeur de la poudre
L'assourdissant silence
D'une détonation de cinq contre un
Et l'éternel exil
Des tonneaux à la mer
Le vin
Et les corps en bière
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II - |
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Quel est
ce riche nectar qui brille dans la fiole ?
C'est le vin des cieux rouge d'amour
Pourpre songe que la main t'apporte
Viennent les livres aimés lorsque le vin glisse
Dans les gorges lisses au fond des bacchanales
J'oublie les visages aimés
Les corps lourds
Et l'âme absentée |
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III - |
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Mes petites
amies
Mes images
Que faites-vous par terre ?
Et ce filet rouge qui fuit
C'est mon cœur qui saigne
Ne partez pas je suis tombé
La fiole s'est brisée
Et je ne suis plus qu'un débris
Parmi les débris |
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IV - |
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A boire
!
Je veux que le suc des plantes amères
Que la liqueur me fasse souvenir
Des vertes années d'il y a longtemps
Et pleurer sur un verre de vin
Et se dire
Il n'est plus temps |
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- V - |
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Mes mains
de dément
Courent sur la table
Pour attraper le vin
Et fuir
Vers un monde plus clément |
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DH
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