|
Pour des raisons
qui ne regarde que moi, je passe beaucoup de temps à Guildford,
Surrey. Je peux cependant vous dire qui j'y suis bloqué de
longues journées, à tout moment de l'année. En
quelques heures, on a fait le tour de la ville : deux rues piétonnes
et historiques, trois bouquinistes, quatre cimetières gothiques
et moussus à souhait et l'on recommence la même visite.
J'ai même visité, un après-midi forcément
pluvieux, une cave où étaient entreposées des
marchandises depuis plusieurs siècles : une pièce vide
et blanche, deux membres de la société historique locale
tentant de placer des feuilles photocopiées à des prix
prohibitifs, une espèce d'allégorie de l'ennui.
Qu'y a t-il
donc à Guildford, Surrey ?
|
|
 |
|
Il y a la tombe
de Lewis Carroll. C'est déjà pas mal. Elle est discrète,
en haut d'une montée interminable, dans le plus cimetière
le plus anodin de la ville.
Il y a un peu
partout, vers Shalford notamment, de petites églises sorties
de Walpole ou de Lewis, entourées d'un mur de briques.
Et des forêts, de tous les côtés, forêts
propres et très polies remplies de personnes âgées
coiffées de casquettes roses ou bleues, comme autant de lutins
déguisés, n'osant vous faire remarquer que ici c'est
une forêt et non un jardin public, je vous assure : cela fait
une différence.
|
|
 |
|
A Guildford,
Surrey, il n'y rien d'autre que l'attente. Cela ne tient en rien
à la ville elle-même où les voitures sont neuves
et brillantes, où d'autres personnes âgées ramassent
les mégots avec des balayettes oranges, où tout le
monde remercie le chauffeur de bus. Cela tient à ce qu'à
Guildford, Surrey, je passe toutes mes journées à
attendre de n'être plus seul.
|
|
EM |
|